Tuesday, March 23, 2010

Le "saut qualitatif" d'avoir une visée

La nouvelle du jour consiste en ce qu'ETA a tué un policier en France. Plusieurs soulignent sur ses couvertures que c'est la première fois et, donc, on parle "d'un saut qualitatif" comme cet article du même titre dans Abc, son éditorial online, ou des nouvelles différentes d'elpais.com, lavanguardia.es, et sûrement d'autres plusieurs. Mais les mêmes moyens racontent comme cela que c'est déjà la cinquième fusillade entre des policiers français et des membres d'ETA. Déjà en 1996, un compte Abc, un policier a semblé blessé grave dans une poursuite (il n'est pas clair si par des coups de feu ou par un accident), et en 2001 un gendarme a reçu sept coups de feu.
Il n'y a pas donc de saut qualitatif aucun. Simplement, plus de visée. Si l'herméneutique d'une bande clandestine est déjà de par soi très compliquée, il serait mieux que nous ne l'emmêlassions plus en lisant le résultat de balles lancées dans une fusillade comme si c'était des lies révélatrices de café de décisions inexistantes. En cas d'une nécessité, ETA s'enveloppera à des tirs avec la police française, et c'est pourquoi, logiquement, elle est disposée à tuer des policiers français. Nous le savions depuis beaucoup d'années, et ils l'avaient démontré. Rien de cela n'a changé aujourd'hui.
D'autre part, Iñaki m'écrit avec ces quatre captures d'écran des couvertures deux journaux français et deux espagnol, d'aujourd'hui même, depuis longtemps.




Le contraste est criard (la nouvelle est absente chez les deux français, et est très détaché chez les deux Espagnols), et la vérité consiste en ce que je ne sais pas très bien qui fait le correct. Traiter au terrorisme comme la délinquance commune (si un délinquant tue une femme-policier dans un affrontement après un vol dans tout lieu de l'Espagne, il ne serait pas sur la couverture) est une manière possible de lutter contre lui, en réduisant précisément sa capacité d'influer sur nos vies. Passons-nous ici ou les français restent courts ?

Saturday, March 20, 2010

Faire des graphiques et des cartes avec Google Public Data

Il y a trois ans Google a acheté Trendalyzer, la technologie qui était derrière la page fabuleuse de Gapminder. Maintenant Google lance une nouvelle page Google Public Data Explorer, où il applique les mêmes outils à de nouvelles données, et invite des institutions avec des données publiques à profiter de l'outil pour faire ses données les plus accessibles et visualizables (ce que Gapminder a déjà promis, mais je crois qu'il n'est jamais venu de succéder). Espérons que cette fois ils ont un succès.
Pour le moment je leur mets là une épreuve rapide de ce que l'on peut faire. Un effronté.

La neige à Pékin est un peu bambin

Pardonnez le remplissage comme un My Fair Lady. C'est que c'est ce que suggèrent les douzièmes de moyens qu'ils ont publiés, éperonnés par Efe, que Pékin est resté paralysé par "des précipitations en forme de la neige de 4,8 millimètres, qui au nord de la ville sont devenus de jusqu'à 12,6 millimètres" : Abc.es, Elpais.com, Lasprovincias.es (et le reste de groupe Vocento), l'Onde Zéro, L'avant-garde, Antena3, L'économiste... et tant les autres.
Comme me le dit Manuel (merci) : Personne ne s'étonne-t-elle de ce qu'une chute de neige de 0,5 cm à 1,3 cm paralyse une ville et elle est considérée historique ? Peut-être oui, mais la ligne de production ne peut pas s'arrêter dans ces bagatelles.
D'autre part: d'où est sorti Efe sa donnée ? J'ai deux théories.
La première consiste en ce que les données citées consistent des stations météorologiques, en ce qu'ils donnent la mesure de précipitation dans un mm (des litres de l'eau par mètre carré), bien que cela ait été en forme d'une neige, et en effet, les données coïncident à peu près avec ceux de Weatheronline pour la somme des 2 et 3 janvier à Pékin.
Mais comme les météorologues me disent, la précipitation en forme d'une neige a l'habitude d'atteindre une hauteur 10 fois plus grande que l'eau (avec changements), autour de 1 cm de la neige par 1 mm d'eau. De telle manière que 12,6 mms d'eau pourraient équivaloir à environ 12 cm de neige, qui commence à être une hauteur considérable, bien que très loin des 30 cm dont ils parlent les moyens d'autres pays (par exemple, le Sydney Morning Herald, en citant Frances Press), et qui semble plus logique pour une chute de neige "historique" (bien qu'il ne coïnciderait pas avec les données de Weatheronline).
La deuxième théorie est encore plus simple : 30 centimètres sont à peu près 12 pouces, comme nous rappelle le propre France Press. 12 pouces, 12 millimètres...
Vous avec lequel restent-ils ? Download The Secret Life of The American Teenager S02E23 I Got You, Babe free

Friday, March 19, 2010

Malaprensa 2009

Après être trouvé obligé à éditer toutes les recettes de Malaprensa en 2009, j'ai trouvé qu'il y a suffisant un bon matériel comme pour récupérer le prix Malaprensa de l'année que nous avons déjà donnée pour 2005, 2006, et 2007.
J'ai choisi les candidates avec une combinaison de mon goût personnel et de vous, à travers des indicateurs (imparfaits) du nombre de visites reçues et du nombre de commentaires. J'ai s'en tenu aux exemples de malaprensa strict, selon la définition originale (des nouvelles, avec erreurs fácticos, pas seulement d'une interprétation). Cela me mène à exclure des articles d'opinion, comme ceux des titans de la sottise Almudena Grandes (qu'il a rectifiée, tout faut le dire) et César Vidal. J'ai aussi exclu des erreurs corrigées, comme celui de Pierre et de Bibi dans elpais.com, ou celui des rendez-vous de Marx de Cayo Lara. À ma connaissance, donc, les candidates n'ont pas été rectifiées par les moyens correspondants (envoyez-moi une information s'ils trouvent les corrections ou les fois d'erreurs qui se réfèrent à elles).
Avec ces critères, ce sont les candidates, par un ordre chronologique :
  1. Madrid, une ville très sûre, avec 11 homicides au jour (presque tous les moyens)
  2. La très grande augmentation de la participation en Galice qui n'a jamais existé (presque tous les moyens)
  3. Deux graphiques circulaires sur l'arrêt qui cachent ses dimensions (elpais.com)
  4. Le changement climatique, le plus grand défi humanitaire de notre temps (elmundo.es)
  5. Chaque jour 500 pages de pornographie infantile sont créées dans le réseau (comme en 2004!!!) (elmundo.es)
  6. Les élèves de la CELA folâtrent comme les fous (Abc.es, Elpais.com et les autres)
  7. 12.000 portatifs perdus par semaine dans des aéroports d'États-Unis (elpais.com)
  8. Federer gagne par 6-3, x-x, x-x (La Nouvelle-Espagne)
  9. Les mileuristas consacreront presque un salaire à payer la montée d'impôts (Abc)
  10. Chaque minute 95 enfants meurent par malaria (elpais.com)
  11. Les prix des hôtels descendent 94 % à New York (Le Monde)
  12. 20.000 enfants prostituyen actuellement en Espagne (elmundo.es)
Cargando...

L'ONU demande 390.000 millions

C'était le titulaire d'une nouvelle hier à l'édition dans un papier Du Monde (d'un paiement), en se référant à la pétition de l'ONU pour aider les Haïtiens. Je suppose qu'ils fussent basés sur ce bureau de l'Europe Press.
Le chiffre est dans des euros. Dans le texte de la nouvelle que Miguel m'envoie (merci) on précise que la pétition originale est de 560.000 millions de dollars.
Naturellement, il suffit de savoir que les habitants de l'Haïti sont 9 millions et les affectés par le tremblement de terre environ 3 millions (comme racontent tous les journaux ces jours), pour se rendre compte de ce que quelque chose sonne rare : ce seraient 43.000 euros (62.000 dollars) par Haïtien ou 130.000 euros (187.000 dollars) par affecté. À peu près l'actuel PIB du pays pendant 80 ans.
Personne n'a fait les comptes elle ni s'est étonnée. Mais un peu de bon sens et une recherche online aurait éclairci que, pour une aide urgente, la pétition réelle est 1.000 fois mineur : 562 millions de dollars.

Thursday, March 18, 2010

Basques et allemands

L'un est déjà si habitué à que les moyens se limitent à copier et à coller les erreurs (ou des pièges) qui leur passent les autres qu'il oublie dont ils solitos aussi savent les arranger pour des sottises sont inventées.
Grâce à Dani je lis ce titulaire de Deia :
Les travailleurs basques gagnent presque la moitié que les Allemands
Allez, je qui croyait que nous avions convergé un peu plus avec l'Europe. Ne s'affligez pas, qu'ici vient le sous-titre :
Son salaire rustre annuel est de 25.488 euros en face de 40.914 des teutoniques
Eh bien, je reste déjà un peu plus tranquille sur les salaires; bien que réellement perplexe sur le titulaire, qui en plus de faire le mal le calcul, choisit arbitrairement les Allemands comme il référence (ce ne sont pas ceux qui gagnent plus de l'Europe) et il mélange des données d'années et des fontaines distinctes pour la comparaison (en lisant le texte on voit que la donnée de la CAV est de 2009, de l'INE et celui de l'Allemagne de 2008, d'Eurostat).
Dans le texte il apparaît de nouveau le de "presque la moitié", mais cette fois en comparant le salaire espagnol de 2008, 21.500 euros, avec ceux de la Grande-Bretagne (46.058), l'Hollande (42.720) et l'Allemagne (40.914). Il devrait avoir dit "autour de la moitié", parce que dans un cas il n'arrive pas, est dans l'autre la moitié, et en autre il la surpasse.
Mon hypothèse : celui que le titulaire a rédigé a mis le txapela (comme la nouvelle est dite dans le jargon journalistique local à "vasquizar"), il a changé trois pays pour l'un (par espace, peut-être) et il est oublié de réviser le calcul. Une délicatesse, allez.

Wednesday, March 17, 2010

Tout gratis pour l'Haïti ?

(Un oeil : ce n'est pas malaprensa)
Le scandale apparemment répandu m'étonne un peu parce que les banques touchent des commissions pour faire des transferts après avoir fait des dons pour l'Haïti.
En général si je veux déposer un argent en compte étranger (supposons que d'une banque différente de mien) j'ai quelques formes de le faire : les unes gratuites (je vais à ma banque, je fais la queue dans un guichet ou j'utilise le distributeur de billets de banque, je sors de l'argent, je vais à la banque où est le compte, je fais la queue de nouveau, et je dépose l'argent) et les autres qui le ne sont pas (depuis le distributeur de billets de banque de ma banque, ou par téléphone ou par Internet, ou en faisant la queue dans un guichet, j'ordonne un transfert, la banque la fait et une commission me touche normalement). Les deuxièmes sont normalement plus confortables et rapides que les premières, et c'est pourquoi la banque me touche, ce qui s'explique parce qu'il me fait la vie la plus facile et il me donne un service que j'apprécie. Si le prix me semble cher, je peux toujours recourir aux options gratuites.
Mais il semble que si je veux transférer l'argent à un compte d'une ONG à destination de l'Haïti la banque est aussi obligée à m'offrir le service qui me prête (à moi, non aux Haïtiens). Je ne vois pas pourquoi, franchement (sauf, clair, que la banque a promis le faire, comme il consolide dans cette nouvelle Du Pays, bien que la bancaire patronale parle plutôt d'une coutume, non un compromis).
En suivant cette logique, et encore avec plus de raison, je suppose que les compagnies aériennes ne doivent pas toucher les billets aux coopérants, les pompiers, ou les journalistes qui ont voyagé là. Ou s'ils veulent un similaire plus voisin, celles qu'ils ne doivent pas toucher sont les agences de voyages, par les commissions pour émettre les billets. Celles de transport d'articles ne devraient pas non plus toucher les ports. Les compagnies téléphoniques doivent offrir aux ONGs les appels à l'Haïti (ou mises en rapport à l'Haïti, si on pouvait savoir lesquels sont). J'imagine que tous les journaux doivent publier un total gratuit les annonces ces jours en demandant des donations. Et les agences télégraphiques qui dessinent ces annonces les rendront gratuits. Et celles qui fabriquent ou vendent un matériel sanitaire, j'imagine qu'ils auront à offrir les ONGs... et j'ai pris racine ad infinitum. Je me demande si les journalistes (spécialement les freelance) qui sont en Haïti devraient renoncer à son salaire de ces jours, n'allez pas consister en ce que quelqu'un les accuse de profiter de la catastrophe. En réalité, tout employé d'ONG humanitaire qui touche un salaire, par définition, vit du malheur étranger. Des canailles!