Wednesday, March 17, 2010

Tout gratis pour l'Haïti ?

(Un oeil : ce n'est pas malaprensa)
Le scandale apparemment répandu m'étonne un peu parce que les banques touchent des commissions pour faire des transferts après avoir fait des dons pour l'Haïti.
En général si je veux déposer un argent en compte étranger (supposons que d'une banque différente de mien) j'ai quelques formes de le faire : les unes gratuites (je vais à ma banque, je fais la queue dans un guichet ou j'utilise le distributeur de billets de banque, je sors de l'argent, je vais à la banque où est le compte, je fais la queue de nouveau, et je dépose l'argent) et les autres qui le ne sont pas (depuis le distributeur de billets de banque de ma banque, ou par téléphone ou par Internet, ou en faisant la queue dans un guichet, j'ordonne un transfert, la banque la fait et une commission me touche normalement). Les deuxièmes sont normalement plus confortables et rapides que les premières, et c'est pourquoi la banque me touche, ce qui s'explique parce qu'il me fait la vie la plus facile et il me donne un service que j'apprécie. Si le prix me semble cher, je peux toujours recourir aux options gratuites.
Mais il semble que si je veux transférer l'argent à un compte d'une ONG à destination de l'Haïti la banque est aussi obligée à m'offrir le service qui me prête (à moi, non aux Haïtiens). Je ne vois pas pourquoi, franchement (sauf, clair, que la banque a promis le faire, comme il consolide dans cette nouvelle Du Pays, bien que la bancaire patronale parle plutôt d'une coutume, non un compromis).
En suivant cette logique, et encore avec plus de raison, je suppose que les compagnies aériennes ne doivent pas toucher les billets aux coopérants, les pompiers, ou les journalistes qui ont voyagé là. Ou s'ils veulent un similaire plus voisin, celles qu'ils ne doivent pas toucher sont les agences de voyages, par les commissions pour émettre les billets. Celles de transport d'articles ne devraient pas non plus toucher les ports. Les compagnies téléphoniques doivent offrir aux ONGs les appels à l'Haïti (ou mises en rapport à l'Haïti, si on pouvait savoir lesquels sont). J'imagine que tous les journaux doivent publier un total gratuit les annonces ces jours en demandant des donations. Et les agences télégraphiques qui dessinent ces annonces les rendront gratuits. Et celles qui fabriquent ou vendent un matériel sanitaire, j'imagine qu'ils auront à offrir les ONGs... et j'ai pris racine ad infinitum. Je me demande si les journalistes (spécialement les freelance) qui sont en Haïti devraient renoncer à son salaire de ces jours, n'allez pas consister en ce que quelqu'un les accuse de profiter de la catastrophe. En réalité, tout employé d'ONG humanitaire qui touche un salaire, par définition, vit du malheur étranger. Des canailles!

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